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Les balises MOB (Man Over Board) : des équipements adaptés à la mission des sauveteurs de la SNSM
Les balises MOB (Man Over Board) : des équipements adaptés à la mission des sauveteurs de la SNSM
08/02/2022
Les sauveteurs de la SNSM, qui opèrent bénévolement et gratuitement dans leur mission de secours, disposent d’une panoplie quasi-complète pour leurs interventions en mer. Mais il leur manquait jusqu’à présent un petit objet de sécurité précieux en cas de chute à la mer : une balise individuelle de localisation. En effet, dans le meilleur des mondes, on ne tombe pas d’un bateau de sauvetage mais les marins savent bien que l’imprévu peut toujours arriver…
La généralisation des balises individuelles est en cours, aussi la SNSM s’intéressait-elle au sujet depuis plusieurs années. De plus en plus de navires professionnels et de plaisance, ainsi que les canots de sauvetage, sont équipés d’émetteurs-récepteurs AlS (Automatic Identification System et VHF (Very High Frequency) avec la fonction ASN (appel sélectif numérique), susceptibles de localiser ces balises d’homme à la mer.
C’est pourquoi la SNSM a opté pour ce système désormais le plus répandu : la balise MOB (« Man Over Board ») de localisation d’un homme à la mer utilisant les techniques de l’AIS et de l’ASN dans la bande de la VHF marine (156-174 MHz). De petite taille, cette balise s’intègre très facilement dans les gilets de sauvetage, elle est par ailleurs reconnue par l’OMI (Organisation Maritime Internationale).
Les balises MOB s’intègrent parfaitement dans le gilet des secouristes
La SNSM a choisi l’entreprise française Syrlinks pour réaliser le développement d’un dispositif MOB répondant à son cahier des charges. En tant que membre de la commission UF80 de l’AFNOR (Association française de normalisation) sur les « matériels et systèmes de navigation et de radiocommunication maritimes », l’ANFR a pu apporter son expertise à la SNSM et à l’industriel choisi. Elle a en effet accompagné le projet sur l’aspect normatif, notamment sur les standards IEC en cours de rédaction dans les travaux de normalisation, afin de pouvoir faire évaluer le matériel par un organisme notifié. L’ANFR a par ailleurs demandé à ce que des tests opérationnels soient menés lorsque plusieurs hommes sont à la mer avec plusieurs MOB activés en même temps.
C’est ainsi qu’une mise en situation réelle, dans laquelle plusieurs MOB ont été activés simultanément, a été organisée par la SNSM à l’automne dernier à Dieppe. Cet exercice a été réalisé avec la coopération de la station SNSM de Dieppe et des CROSS (Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage) de Jobourg et de Gris-Nez. Trois plongeurs de la SNSM, équipés de MOB, ont été mis à l’eau au large de Dieppe depuis la vedette SNSM « Notre Dame de Bon Secours ».
Trois plongeurs de la SNSM équipés de MOB sont mis à l’eau au large de Dieppe depuis la vedette SNSM « Notre Dame de Bon Secours ».
Lors de cet essai, sur les écrans des récepteurs AIS et ECDIS (système de visualisation de cartes marines au format électronique) des CROSS et de la vedette, apparurent les échos des dispositifs MOB permettant la localisation des trois plongeurs.
Lors du déclenchement d’un système d’homme à la mer, l’identifiant de 9 chiffres apparut sur les récepteurs AIS et VHF ASN aux alentours (portée de 4 à 6 milles) avec la position géographique de la personne à la mer.
Le MOB permet d’identifier la position géographique de la personne à la mer
Contrairement aux équipements codés avec un MMSI qui associent ce code à un navire unique et à un titulaire de licence clairement identifié, le numéro AIS ne permet aucune identification de la personne ou du navire si celui-ci n’est pas enregistré sur la licence du navire.
Cependant, les tests ont montré des limites si plusieurs MOB ont un même identifiant. En effet, dans cette hypothèse, les différents MOB mis en œuvre simultanément sont mal déchiffrés par les récepteurs AIS, qui interprètent les résultats comme provenant d’un seul et même émetteur !
Cela se traduit sur les écrans du récepteur AIS et de l’ECDIS par l’apparition, puis la disparition des échos au fil des transmissions, rendant impossible le traçage automatique des personnes à l’eau.
Plusieurs nouveaux dispositifs portatifs de sécurité maritime utilisent la technologie AIS et intègrent des numéros codés d’usine appelés Identifiant AIS ou Numéro AIS (ID-AIS) :
- les balises EPIRB ( Radiobalise de Localisation des Sinistres RLS) ;
- les balises SART (Transpondeur de recherche et sauvetage) ;
- et enfin, les balises MOB (balise man over board ou homme à la mer).
Il faut retenir de cette mise en situation qu’un défaut d’enregistrement gêne les organismes de secours (CROSS) qui ne peuvent pas reconnaître le navire de rattachement et la personne ou le propriétaire du navire en cas de déclenchement du dispositif. L’ANFR compte aujourd’hui plus de 1 500 navires de plaisance et professionnels ayant enregistré leur équipement sur sa base « licence ». L’ANFR souhaite rappeler combien il est important d’enregistrer les MOB dans la base de données des licences de navires, pour faciliter le secours en mer et sauver des vies !
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