Trophée Jules-Verne: Entrée dans le Pacifique

Trophée Jules-Verne: Idec Sport et Spindrift 2 à l’assaut du Pacifique

Le maxi-trimaran Idec Sport, skippé par Francis Joyon, quitte Brest à la chasse au Trophée Jules-Verne, le 21 novembre 2015 (AFP/FRED TANNEAU)

Les deux grands multicoques partis à la chasse au Trophée Jules-Verne ont pénétré samedi dans le Pacifique, ayant l’un et l’autre battu le record de la traversée de l’océan Indien et n’ayant plus qu’un petit retard sur le temps de référence.
Jeudi, Idec Sport (Francis Joyon) avait déjà battu le record du parcours entre les caps des Aiguilles (Afrique du Sud) et Leeuwin (sud-ouest de l’Australie). Samedi, il est devenu le voilier le plus rapide sur l’ensemble de l’océan Indien, franchissant la longitude de Hobart (Tasmanie) à 10h21 GMT (11h21 heure française), 6 j 23 h et 4 min après être passé par le travers du cap des Aiguilles.
Avec, cerise sur le gâteau, 826 milles (1530 km) parcourus en 24 heures, leur plus belle journée depuis le départ d’Ouessant, le 22 novembre. Le retard sur le temps de référence de Loïck Peyron (détenteur du Trophée Jules-Verne) n’était plus que de 127,4 milles à 17h00 GMT (16h00 heure française).
Joyon et ses cinq équipiers suivent une trajectoire limpide, rectiligne et ultra rapide. Au reaching (vent de travers), le plan VPLP de 31,50 m fonce à 35 noeuds de moyenne, affolant les compteurs.
“Là, on est à 40 noeuds”, a confié Joyon. “C’est forcément très motivant”, a-t-il ajouté avec son légendaire calme olympien. “On a vraiment un super bateau et un super équipage.”
Yann Guichard et ses 13 équipiers (Spindrift 2) sont eux entrés dans le Pacifique samedi à 08h39 GMT et le maxi-trimaran (40 m) ne comptait plus que 19 milles de retard sur Peyron à 17h15 GMT (18h15 heure française). Une goutte d’eau à l’échelle de la distance restant à parcourir jusqu’à Ouessant : 11.700 milles (21.670 kilomètres).
“Vingt et un jours que nous vivons sur 40 mètres de long et 23 m de large”, a écrit Dona Bertarelli, compagne de Guichard et co-skipper de Spindrift 2.
“Ce bateau est notre maison, notre île, notre seule +terre+ dans cette immensité liquide”, a-t-elle poursuivi. “Parfois, il gémit, gronde, tressaille sous l’impact violent d’une vague. La nuit, sous l’effet du froid intense, sa carapace craque tel du pop-corn. Mais ce qu’il préfère, c’est filer à plus de 40 noeuds. Là, la bête se réveille, ses voiles noires, telles la crinière d’un pur-sang, caressent le vent et accélèrent.”
Le Trophée Jules-Verne appartient depuis janvier 2012 à Peyron et l’équipage de Banque Populaire V (aujourd’hui… Spindrift 2) en 45 j 13 h 42 min.